Gélinotte des bois

Publié dans Les espèces

Fiche ONCFS sur la gélinotte des bois.

Description de l'espèce

Critères de reconnaissance mâle/femelle

La gélinotteLa gélinotte des bois est le plus petit des tétraonidés européens. Le dimorphisme sexuel est peu marqué. Le mâle possède une huppe érectile, une caroncule rouge vif au-dessus de l'œil et une bavette noire cernée d'une bordure blanchâtre alors que celle de la poule est de couleur crème.

Confusions possibles

Confusion possible avec la bécasse dans les milieux où sont présentes les deux espèces.

Caractères biologiques

  • Régime alimentaire
  • Utilisation de l'espace (Activité)
  • Reproduction et survie

Régime alimentaire

Le régime alimentaire de la gélinotte varie en fonction des disponibilités de l'habitat et du cycle annuel. A la différence des autres espèces de tétraonidés, elle ne se nourrit jamais de parties prélevés sur des conifères. Ses ressources sont constituées d'une grande variété de plantes trouvées en toutes saisons dans l'habitat forestier. Elle consomme les bourgeons, les pousses, les feuilles ou encore les inflorescences des espèces feuillues telles que : le noisetier (Corylus avellana), les bouleaux (Betula verrucosa et B. pubescens), les aulnes (Alnus glutinosa et A. incana), les saules (Salix spp.), les érables (Acer spp.), le charme (Carpinus betulus), les chênes (Quercus spp.), les aubépines (Crataegus spp.), le sorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia) et l'alisier blanc (Sorbus aria). Elle se nourrit aussi des fruits de myrtille (Vaccinium myrtillus), fraise des bois (Fragaria vesca), framboisier (Rubus idaeus), sureau (Sambucus racemosa), merisier (Prunus avium), cerisiers (Prunus spp.), les rosiers (Rosa spp.) Elle consomme des fruits secs tels que les faines, les glands, les samares. Le poussin, durant ses quinze premiers jours de vie, se nourrit presque exclusivement d'invertébrés tels que diptères, coléoptères, fourmis et chenilles de lépidoptères. Progressivement, la part des végétaux (graines de graminées, carex) augmente jusqu'à atteindre près de 100 % à l'âge de trois mois.

Utilisation de l'espace (Activité)

La gélinotte est un oiseau discret, difficile à observer, vivant à couvert dans l'étage inférieur des bois et des taillis, fréquentant également les lisières, les sentiers et les abords des chemins forestiers.

L'espèce est sédentaire et très territoriale. Elle est capable de satisfaire tous ses besoins vitaux sur un domaine annuel de 10 à 40 ha. Nous avons constaté parfois le chevauchement de plusieurs territoires. Le radiopistage a également montré qu'à la différence des résultats obtenus en Scandinavie, les milieux ouverts au-delà de 240 m de large ne constituent pas des barrières infranchissables.

Des données intéressantes ont été obtenues sur les distances de dispersion natale des jeunes. Par exemple, un jeune mâle équipé d'un émetteur en automne s'est installé au printemps suivant sur un territoire situé à 30 km de son lieu de capture ; c'est la plus longue distance de dispersion jamais enregistrée pour l'espèce.

Reproduction et survie

Espèce monogame, la gélinotte a tendance à vivre en couple pratiquement toute l'année. La période de reproduction commence au début du mois de mars par les pariades nuptiales qui durent jusqu'à la mi-mai. C'est à cette époque que l'on a le plus de chance d'entendre son chant (strophes sifflées caractéristiques de l'espèce).

La ponte comporte 6 à 12 œufs, en moyenne 8. Elle s'échelonne tout au long du mois de mai jusqu'à début juin. Une ponte de remplacement moins importante (3 œufs) est possible. La couvaison dure de 22 à 25 jours. Le succès de la reproduction constaté en août dans un site d'étude des Alpes du sud est en moyenne de 1,5 jeunes par poule avec des extrêmes de 0,25 jeunes/poule à 3 jeunes/poule.

Le taux de survie annuel est de 72 % pour les mâles adultes. Le taux de survie calculé sur 16 poules (jeunes et adultes confondus) est de 63 %.

 

Caractères écologiques

La gélinotte des bois est une espèce exclusivement forestière. Deux composantes de la végétation lui sont indispensables :

  • une strate arbustive feuillue diversifiée et régulièrement répartie où l'oiseau recherche sa nourriture notamment à la mauvaise saison.
  • un degré de fermeture important de la végétation entre 1 et 7 m de hauteur, sous la forme de branches, de petites tiges de résineux ou de taillis feuillus, qui lui fournissent une protection contre les rapaces.

Ces caractéristiques sont celles des premiers stades de la colonisation forestière. Elles se rencontrent dans les forêts jeunes ou dans les forêts plus âgées mais suffisamment hétérogènes pour abriter ces stades jeunes, en mosaïques avec les vieux peuplements.

Ces deux conditions réunies, la gélinotte occupe une grande diversité d'habitats forestiers entre 200 m et 1 800 m d'altitude.

  • Biotope de montagne
  • Biotope de plaine

Biotope de montagne

En France, compte tenu de sa répartition essentiellement montagnarde, la forêt résineuse dominée par l'épicéa commun (Picea excelsa) ou le sapin pectiné (Abies alba) éventuellement mélangée de hêtre (Fagus silvatica), d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus) , de pin sylvestre (Pinus silvestris) et de mélèze (Larix decidua) abrite la plupart des populations. Cependant, la gelinotte ne colonise que certains secteurs forestiers où les exigences de sécurité et d'alimentation sont satisfaites :

  • les stades forestiers jeunes issus de régénérations naturelles ou de plantations quand les résineux font au moins 5 m de hauteur,
  • les futaies irrégulières traitées en jardinage quand subsistent suffisamment d'arbustes,
  • les pré-bois pâturés en été par le bétail dans les secteurs où la couverture boisée dépasse 50%,
  • les tourbières boisées (par l'épicéa ou le pin à crochet),
  • les stades de recolonisation forestière des terrains agricoles abandonnés.

Ces derniers milieux constituent souvent des habitats optimaux alors que les stades jeunes issus d'une gestion assez intensive sont en général peu favorables, du fait des interventions sylvicoles qui limitent l'envahissement par les arbustes.

Biotope de plaine

À basse altitude, la gelinotte est présente aussi dans des forêts feuillues. Dans ce cas, elle se rencontre souvent dans des habitats plus spécialisés qui sont dépendants du type de sylviculture ou des conditions de station (faible productivité liée à la nature du substrat). Préférentiellement, la gelinotte est observée dans :

  • les taillis âgés de 10 à 20 ans,
  • les taillis sous futaies claires,
  • les aulnaies ou aulnaies-frênaies dans les bas fonds tourbeux,
  • les chênaies sèches buissonnantes envahies ou non de buis.

 

Répartition géographique

Espèce paléarctique, la gélinotte des bois a une aire qui s'étend depuis l'Europe de l'ouest jusqu'en Sibérie orientale.

En France, elle occupe les reliefs de l'Est de la France, Ardennes, Vosges, Jura et Alpes.

  • Distribution de l'espèce en France

Distribution de l'espèce en France

En France, les données les plus récentes attestent de la présence régulière de l'espèce sur 1121 communes de la moitié Est de la France (476 communes des Ardennes, des Vosges et du Jura et 645 communes des Alpes) réparties sur 17 départements. Elle n'apparaît pas de façon régulière ni dans les Pyrénées ni dans le Massif Central.

Sa répartition communale a fortement diminué depuis la précédente enquête (période de référence 1988-92) puisqu'elle a disparu de 367 communes des régions Alsace, Franche-Comté, Lorraine et Rhône Alpes. En revanche, on constate une progression de l'espèce sur la partie Sud de son aire de répartition (Région Provence Alpes Côte d'Azur).

 Gélinotte - Italie Gélinotte des bois - Répartition dans les Pyrénnées.
 Gilinotte des bois - Répartition en Auvergne Gélinotte des bois - Répartition dans les Alpes et le Jura
 Répartition de la gélinotte des bois

Statut juridique

En date du : 1 janvier 2004

Directive Oiseaux : annexe I (JO du 8 mai 1991) et annexe II, partie 2 et (JO du 30 juin 1994).

Convention de Berne : annexe III (JO du 18 juillet 1999).

Chasse autorisée : en Autriche, Bosnie-Herzégovine, Estonie, Finlande, France, Japon, Mongolie, Norvège, Roumanie, Russie, Slovaquie, Suède.

  • Mesures réglementaires en France

Mesures réglementaires en France

Depuis 1967, interdiction de la chasse à l'appeau, dont l'efficacité était une menace pour l'espèce.

Classement en réserve de près de 17 % de l'aire de présence de l'espèce.

Selon les départements, les mesures suivantes peuvent être prises sur l'initiative des préfets :

  • limitation de la période et/ou des jours de chasse ;
  • déclaration obligatoire sur un carnet de prélèvement ;
  • prélèvement maximum autorisé ;
  • instauration d'un plan de chasse (mis en place dans le Jura en 1994, dans l'Ain en 1995 et dans les Hautes-Alpes en 2001).

La chasse est autorisée sur 6 des 21 départements de présence de l'espèce.

Elle peut être autorisée du 3ème dimanche de septembre au 11 novembre (art. R224.5 du Code rural) mais

la réglementation diffère selon les départements.

La commercialisation est interdite (arrêté ministériel du 20/12/83).

La chasse ferme en temps de neige (sauf si espèce soumise au plan de chasse + arrêté modificatif départemental).

État des populations et menaces potentielles

Les effectifs de gélinotte en France sont estimés actuellement à environ 10.000 adultes. Sur 3 sites recensés en France depuis 1987, le nombre de coqs contactés au printemps est stable sur un site des Alpes et en diminution sur deux sites, un dans les Alpes et un dans le Jura.

Entre 1964 et 1990, la gélinotte des bois a disparu de 40 % de son aire de répartition en France. La régression a été la plus forte dans les plaines du Nord-Est, où l'espèce a complètement disparu des départements de la Haute-Marne et de la Saône-et-Loire. L'aire de répartition géographique a également diminué de manière significative dans les collines des Vosges du Nord, le premier plateau du Jura et du Doubs. L'aire de répartition est demeurée plus ou moins stable dans les Alpes avec même une légère progression dans les Alpes du sud. Depuis 1990, la gélinotte n'apparaît pratiquement plus que dans des habitats de montagne avec 85 % de l'aire de répartition limitée aux Alpes, Jura et Vosges. Entre 1990 et 2000, l'aire de répartition a diminué d'environ 10 % avec toujours les populations du Nord-Est de la France et du Jura qui sont les plus affectées. D'autre part, il semble qu'il y ait poursuite de la colonisation au niveau des Alpes du sud. Quelques oiseaux ou indices de présence de l'espèce sont aussi signalés dans les Pyrénées et dans le Massif Central.

  • Statut de conservation
  • Menaces
  • La chasse
  • La pathologie
  • La prédation
  • Les conditions météorologiques
  • L'exploitation forestière
  • Le dérangement
  • Le pâturage

Statut de conservation

IUCN : « lower risk » « least concern ». En d'autres termes, pas de danger immédiat de disparition.

Menaces

Les conditions météorologiques : les seules données françaises traitant de l'influence des facteurs météorologiques sur les gélinottes concernent la population du massif du Risoux (Haut-Jura). Sur ce massif, la réussite de la reproduction semble dépendre indirectement de la chronologie des conditions hivernales (un enneigement régulier et important permettant aux oiseaux de faire des igloos pour se protéger contre les rigueurs climatiques et les prédateurs) et printanières, mai-juin étant la période principale des éclosions et de l'élevage des poussins. Toutefois ces facteurs météorologiques semblent ne jouer qu'un rôle secondaire dans la fluctuation annuelle des effectifs par rapport au rôle prépondérant des mécanismes régulateurs dépendants de la densité (émigration, immigration, taux de survie).

L'exploitation forestière : la sylviculture, en influençant à la fois la structure des peuplements forestiers et leur composition botanique, constitue le facteur principal limitant le devenir des populations de gélinotte en France et dans le reste de l'Europe. Les pratiques défavorables sont principalement :

  • en plaine, le vieillissement ou la conversion des taillis feuillus,
  • en montagne, l'intensification des pratiques forestières : monoculture de conifères, réalisation de coupes à blanc sur des superficies supérieures à 10 hectares et de travaux de nettoyage intensifs en forêts qui éliminent les arbrisseaux servant de nourriture à la gélinotte. Toutes ces actions peuvent mener à la fragmentation des habitats, augmentant de ce fait, la probabilité d'extinction des petites populations isolées.

Le dérangement : une étude de la répartition des gélinottes par rapport aux routes et pistes forestières dans le Haut-Jura français met en évidence l'indifférence des oiseaux à l'égard des nuisances provoquées par ces infrastructures, tant en hiver qu'en été, contrairement au grand tétras (Tetrao urogallus). Un éloignement des routes est noté seulement durant la période de chasse. D'après ces résultats, la gélinotte semblerait peu sensible au dérangement. En Allemagne, plusieurs auteurs font aussi état du comportement peu farouche de la gélinotte, ce qui amènent à conclure que le dérangement ne constitue pas un facteur limitant pour l'espèce.

Le pâturage : les gélinottes peuvent vivre dans des forêts modérément parcourues par le bétail.

La chasse

Le prélèvement national déclaré connu, réalisé au cours la saison de chasse de l'automne 2000 est de l'ordre d'une cinquantaine d'oiseaux, répartis sur 4 départements (Haute-Savoie, Savoie, Isère et Hautes-Alpes). Ce prélèvement semble faible et ne peut pas mettre en péril la viabilité des populations. Dans le Jura et l'Ain, le plan de chasse fixé à zéro, devrait être maintenu jusqu'à ce que les populations augmentent nettement à la faveur d'une amélioration des habitats et d'une série d'années de bonne reproduction. Mais même dans ces départements, les populations à basse densité se trouvant en dessous de l'altitude de 900 m devraient être protégées. Dans les Hautes-Alpes, un plan de chasse a été mis en place depuis l'automne 2001. Ce type de mesure devrait être adopté dans tous les départements où l'espèce est chassée.

Excepté les 6 départements ouverts pour la chasse (Haute-Savoie, Savoie, Isère, Hautes-Alpes, Jura et Ain), l'interdiction courante de la chasse devrait être maintenue dans tous les autres départements en raison de faibles densités et de populations isolées.

La pathologie

Au cours des printemps 2001 et 2002, 47 prélèvements de crottes fraîches de gélinotte provenant du site d'étude d'Auzet (04), ont fait l'objet d'une analyse coproscopique. Compte tenu de la très faible prévalence parasitaire relevée en 2 ans, il apparaît peu vraisemblable que les parasitoses à cycle direct (coccidiose, nématodoses) puissent jouer un rôle dans la dynamique de cette population de gélinotte. Un cas de mortalité par colibacillose d'un mâle équipé d'un émetteur est connu. Des cas de gélinottes des bois trouvées mortes, fortement amaigries et parasitées sont parfois rapportés, mais on ignore encore tout de l'importance de cette cause de mortalité.

La prédation

Sur 22 cas de mortalité observés sur des oiseaux équipés d'émetteurs, 56 % des cas de prédation chez les mâles sont dus à l'autour (Accipiter gentilis), 50 % chez les femelles. Le renard (Vulpes vulpes) et la martre (Martes martes) sont responsables de 37 % des cas de mortalités chez les mâles et 50 % chez les femelles. La prédation sur les femelles est principalement enregistrée entre le mois de mai et le mois de juillet donc pendant la période de reproduction. La prédation sur les mâles intervient essentiellement entre octobre et avril, durant la période hivernale. Malgré cette prédation, les taux de survie de l'espèce calculés sur le site d'étude d'Auzet (voir paragraphe reproduction et survie) apparaissent assez élevés.

Les conditions météorologiques

Les seules données françaises traitant de l'influence des facteurs météorologiques sur les gélinottes concernent la population du massif du Risoux (Haut-Jura). Sur ce massif, la réussite de la reproduction semble dépendre indirectement de la chronologie des conditions hivernales (un enneigement régulier et important permettant aux oiseaux de faire des igloos pour se protéger contre les rigueurs climatiques et les prédateurs) et printanières, mai-juin étant la période principale des éclosions et de l'élevage des poussins. Toutefois ces facteurs météorologiques semblent ne jouer qu'un rôle secondaire dans la fluctuation annuelle des effectifs par rapport au rôle prépondérant des mécanismes régulateurs dépendants de la densité (émigration, immigration, taux de survie).

L'exploitation forestière

La sylviculture, en influençant à la fois la structure des peuplements forestiers et leur composition botanique, constitue le facteur principal limitant le devenir des populations de gélinotte en France et dans le reste de l'Europe. Les pratiques défavorables sont principalement :

  • en plaine, le vieillissement ou la conversion des taillis feuillus,
  • en montagne, l'intensification des pratiques forestières : monoculture de conifères, réalisation de coupes à blanc sur des superficies supérieures à 10 hectares et de travaux de nettoyage intensifs en forêts qui éliminent les arbrisseaux servant de nourriture à la gélinotte. Toutes ces actions peuvent mener à la fragmentation des habitats, augmentant de ce fait, la probabilité d'extinction des petites populations isolées.

 

 Habitat défavorable de la gélinotte des bois Habitat défavorable de la gélinotte des bois
Exemple d'habitat défavorable,
futaie régulière de hêtre, disparition du sous-étage.
(Ph. : R. Huboux)

Exemple d'habitat défavorable, plantation serrée de pin.

Le dérangement

Une étude de la répartition des gélinottes par rapport aux routes et pistes forestières dans le Haut-Jura français met en évidence l'indifférence des oiseaux à l'égard des nuisances provoquées par ces infrastructures, tant en hiver qu'en été, contrairement au grand tétras (Tetrao urogallus). Un éloignement des routes est noté seulement durant la période de chasse. D'après ces résultats, la gélinotte semblerait peu sensible au dérangement. En Allemagne, plusieurs auteurs font aussi état du comportement peu farouche de la gélinotte, ce qui amènent à conclure que le dérangement ne constitue pas un facteur limitant pour l'espèce.

Le pâturage

Les gélinottes peuvent vivre dans des forêts modérément parcourues par le bétail.

Propositions de gestion

  • Propositions relatives à la gestion de l'habitat
  • Propositions relatives au pâturage
  • Propositions relatives à la chasse
  • Exemples de sites avec gestion
  • Evaluation des impacts économiques des mesures de gestion prises en faveur de l'espèce

Propositions relatives à la gestion de l'habitat

L'essentiel des mesures à préconiser visent à une adaptation des pratiques sylvicole avec pour objectifs à la fois de conserver les ressources alimentaires (à savoir des essences non commerciales) et un degré de fermeture suffisant du sous-étage arbustif. L'application de ces mesures doit être envisagée sur une surface couvrant au minium quelques dizaines d'hectares, correspondant au domaine vital annuel d'un couple.

Les principales mesures générales applicables dans les biotopes fréquentés par l'espèce sont les suivantes :

  • favoriser le développement ou conserver les essences arbustives servant à l'alimentation de l'oiseau, en priorité : le noisetier, l'aubépine, le sorbier des oiseleurs, l'alisier, les saules, les bouleaux, les aulnes et d'une façon général tous les arbrisseaux à baies ou à fruits en interdisant les travaux de débroussaillements systématiques du sous-étage dans les jeunes peuplements.
  • préférer la régénération naturelle à la plantation.
  • conserver, en l'état à la fois les clairières de quelques ares qui résultent d'une mauvaise régénération et les milieux marginaux sans valeur économique mais souvent favorables comme les bordures de ruisseaux pour, par exemple, laisser repousser le saule ou l'aulne ou favoriser le développement de la strate herbacée et des « morts-bois ».
  • en région montagneuse, favoriser le développement de la strate inférieure à 5 m et notamment la régénération résineuse qui joue le rôle fondamental d'abri.
  • éviter les gros travaux, coupes, exploitations durant la saison de reproduction (avril à fin juillet).
  • dans les plantations ou les futaies résineuses :
    1. maintenir des clairières ou des aires non reboisées à concurrence de 10 à 20 % de la surface,
    2. conserver de petits blocs denses de conifères servant de refuge (quelques ares),
    3. favoriser l'irrégularité et le mélange des essences en maintenant au moins 10 à 20 % d'espèces feuillues,
    4. éviter de créer de grandes plantations régulières de conifères sous lesquels n'existent pas de sous-étage de végétation, planter moins de 2000 plants/hectare.

 

 Habitat favorable de la gélinotte des bois
Habitat favorable, mélange de pins sylvestre et de différents arbustes.
(Ph. : P. Leonard)

 Lorsque que de telles plantations existent, il faut tendre à les amener à la futaie irrégulière, en réalisant des coupes claires de moins d'un hectare permettant une régénération naturelle notamment de feuillus. Ne pas reboiser systématiquement les vides.
  • dans les peuplements traités en futaie régulière : favoriser la régénération naturelle par une récolte sélective des arbres murs, individuellement ou par petits groupes, afin de créer ou de maintenir une structure de forêts diversifiée incluant la présence de petites ouvertures herbacées.
  • dans les cas de futaie jardinée envahie par un taillis vieilli de hêtre :
    1. pratiquer de fortes coupes dans le hêtre, même dans les faibles diamètres afin de remettre le sous-étage en lumière,
    2. préférer une exploitation par petits bouquets au mélange pied par pied, de façon à obtenir une structure horizontale de type mosaïque avec de tâches de régénérations suffisamment grandes (au moins 5 à 10 ares) pour permettre le développement des essences colonisatrices indispensables à l'alimentation, 
    3. éviter les opérations de dégagements systématiques en procédant par plages de 5 à 30 ares afin là aussi de préserver une mosaïque de fourrés feuillus.
  • dans les taillis de feuillus : favoriser autant que possible, l'exploitation sous forme de petites coupes sur des surfaces tournantes de 1 à 10 ha, afin de créer une mosaïque de classes d'âges, avec un âge maximum de 20 à 25 ans pour une parcelle donnée.

Propositions relatives au pâturage

Maintenir le pâturage extensif en forêt s'il est pratiqué à partir de la fin juillet, de façon à préserver les ouvertures herbacées.

Lorsque des travaux de girobroyage sont programmés dans un but d'ouverture du milieu (remise en état d'anciens prés de fauches, réouverture d'anciennes clairières) avec pour objectif une augmentation de la surface enherbée à des fins pastorales, il est nécessaire de veiller à la conservation des feuillus consommés par la gélinotte, des branches basses au pied des vieux pins ou des vieux sapins en incluant une tâche de végétation (framboisier, etc.) et de veiller à aboutir à la réalisation d'une sorte de maillage favorable à l'espèce. Ces travaux sont à réaliser à l'automne.

Propositions relatives à la chasse

Il est préconisé de mettre en oeuvre des plans de chasse annuels.

 

Exemples de sites avec gestion

  • Les Ardennes : dans le département des Ardennes, l'Office national des forêts a commencé à mettre en pratique sur deux secteurs, la forêt domaniale du Francbois Bryas et le marais d'Hargnies, des travaux d'amélioration du milieu pour la gélinotte (création de micro-clairières, mise en lumière de la myrtille, régénération du noisetier), dans des forêts de hêtres et de conifères. Les agents sur le terrain commencent à mettre en œuvre des recommandations générales favorisant la conservation des essences ligneuses et arbustives spontanées servant de nourriture à l'espèce, la pérennisation du taillis simple, la limitation de la surface des coupes forestières de transformation (coupes rases) à 3 hectares maximum et la création ou l'utilisation de trouées (trouées de chablis, places d'abattage…) pour planter quelques résineux en futaie feuillue et quelques feuillus en futaie résineuse.
  • Le Haut-Jura : le document « Orientations de gestion sylvicole tenant compte des milieux à tétraonidés » du Parc naturel du Haut Jura présente précisément les mesures définies pour 11 situations les plus régulièrement rencontrés sur le terrain. Ce document constitue notamment, un guide technique pour la réalisation de travaux sylvicoles compatibles avec le maintien de l'habitat de la gélinotte.

Réalisés en concertation avec les professionnels de la forêt avec pour objectif de ne pas pénaliser le revenu forestier, les travaux décrits ne sont pas plus onéreux que ceux menés habituellement. Ils demandent cependant plus de technicités et nécessitent donc une formation complémentaire des agents et des ouvriers forestiers. Ils n'entraînent pas de perte d'avenir et sont favorables à la forêt comme aux tétraonidés (grand tétras et gélinotte).

Les Préalpes de Digne (site d'étude d'Auzet) : A l'automne 1996, quatre parcelles d'une superficie chacune d'environ 10 ares, ont fait l'objet d'une exploitation affouagère du hêtre, toutes les autres espèces présentes, notamment le sorbier, le noisetier, le sapin pectiné, les autres feuillus comme bouleau, érable, aulne ou saule étant conservées. Ces ouvertures ont pour objectifs à la fois de créer des clairières pouvant devenir favorables au développement ou à l'installation d'essences recherchées par la gélinotte, mais aussi de suivre sur ce secteur des Alpes du sud, l'évolution et la colonisation de ces trouées par le reboisement naturel.

Dans le cadre de la réhabilitation d'anciens prés de fauche, des travaux ont été réalisés en septembre-octobre 2000 par la D.D.A.F et par l'O.N.F, sur une surface d'environ 40 ha. Ces travaux ont consisté principalement à la coupe de pins (âgés d'une quarantaine d'années). Une coupe rase a été réalisée ponctuellement sur quelques zones. Il a été préconisé de conserver un pré-bois clair de pins et de maintenir les gros fruitiers (pommier, aubépine, alisier, sorbier) ainsi qu'une bande de bois (20 m de large) afin d'assurer la connexion entre deux massifs. Des travaux de girobroyage visant à rouvrir d'anciennes clairières ont aussi été réalisés. L'accent a été mis sur l'élimination de l'épicéa, la conservation des espèces feuillues (aubépine, sorbier, saule), la conservation au pied des vieux pins ou des vieux sapins des branches basses et d'une tâche de végétation (framboisiers, etc.…) et la réalisation d'une sorte de maillage, favorable à la gélinotte.

Evaluation des impacts économiques des mesures de gestion prises en faveur de l'espèce

Dans l'état actuel de la plupart des forêts de montagne françaises, la mise en place et l'adoption de mesures et de recommandations concernant la gestion, la conservation ou l'amélioration des milieux à gélinotte passent principalement par la formation des agents à des techniques de gestion adaptées, plutôt que par une remise en cause radicale de la gestion couramment pratiquée. L'application par la suite des mesures de gestion se traduit en général soit par un coût égal à celui des travaux initialement prévus dans le plan d'aménagement (estimés en moyenne à environ 460 Euros à l'hectare ) ou par une baisse du coût moyen des travaux, car ces mesures induisent en général une diminution de l'intensité des interventions en forêt.

Toutefois, dans le cas de grandes étendues forestières, totalement artificialisées depuis des décennies par le recours massif à la plantation, il est évident qu'une éventuelle politique de restauration de ces habitats pour la gélinotte, implique une remise en cause complète de la gestion conduite jusqu'alors qui est susceptible d'entraîner des surcoûts importants.

Des financements spécifiques (crédits européens ou autres) peuvent ponctuellement réduire le coût des mesures mises en place, notamment pour financer la formation continue des personnels forestiers.

Axes de recherche à développer

Les axes majeurs de travaux pour les années à venir concernant la gélinotte, seront :

  • de poursuivre l'acquisition de connaissances sur les paramètres démographiques (taux de survie et causes de mortalité, notamment des poules et des jeunes et distances natales de dispersion des jeunes) et utilisation du milieu sur le site d'Auzet (Alpes de Haute-Provence). Ces éléments sont indispensables d'une part pour l'élaboration de calcul de plans de prélèvements et d'autre part, pour la définition des tailles des unités de gestion favorables à l'espèce ainsi que pour préciser quels sont les dispositifs paysagers pouvant former des barrières à la dispersion. Ces différents points seront abordés par la capture et le suivi par radio-pistage d'oiseaux.
  • d'évaluer, sur divers sites expérimentaux des Alpes du sud, l'intérêt des pratiques sylvicoles et pastorales préconisées à Auzet sur les populations de gélinotte. Ces expérimentations impliqueront la formation d'agents forestiers aux travaux sylvicoles favorables à l'espèce ainsi que la mise en place de méthodes légères de suivi des populations.
  • de mettre en place un suivi de l'évolution de l'aire de répartition de la gelinotte à l'échelle régionale sur les départements des Alpes de Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, du Vaucluse et du Var. Pour cela une formation des agents de terrain aux méthodes de suivis des populations sera assurée de façon à constituer un réseau d'observateurs compétents.
  • de poursuivre et de développer les suivis de populations dans les différents massifs de l'aire de répartition de l'espèce.
  • d'évaluer l'efficacité des recommandations sylvicoles mises en application dans le Haut-Jura et dans les Ardennes.

 

Bibliographie

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Le tétras lyre dans les Ardennes françaises, une espèce au bord de l'extinction ?
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Occupation de l'espace par des mâles de gelinotte des bois (Bonasa bonasia) dans le Doubs (France).
Gibier Faune Sauvage-Game Wildl., 12 : 197-211.

MONTADERT M., DESBROSSES R., HUBOUX R., LEONARD P. & BERNARD-LAURENT A. 1994.
Plan de restauration pour la gelinotte des bois (Bonasa bonasia) en France.
Gibier Faune Sauvage Game Wildl., Vol. 11 (Hors Ser.Tome I): 41-62.

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Survival in an expanding hazel grouse population in the southeastern French Alps.
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Protection des Tétraonidés dans les forêts du Jura. Rapport technique final.
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STORCH I. 2000.
Grouse : Status survey and conservation action plan 2000-2004.
IUCN, Gland, Switzerland and Cambridge, UK and The World Pheasant Association, Reading, UK. 112 p.


 

Auteurs : P. Léonard, L. Ellison.

La version originale de cette fiche de l'ONCSF est publiée sur internet ici...

Publication 2004.

 Gélinotte - Italie Gélinotte des bois - Répartition dans les Pyrénnées.
 Gilinotte des bois - Répartition en Auvergne Gélinotte des bois - Répartition dans les Alpes et le Jura
 Répartition de la gélinotte des bois

Statut juridique

En date du : 1 janvier 2004

Directive Oiseaux : annexe I (JO du 8 mai 1991) et annexe II, partie 2 et (JO du 30 juin 1994).

Convention de Berne : annexe III (JO du 18 juillet 1999).

Chasse autorisée : en Autriche, Bosnie-Herzégovine, Estonie, Finlande, France, Japon, Mongolie, Norvège, Roumanie, Russie, Slovaquie, Suède.

  • Mesures réglementaires en France

Mesures réglementaires en France

Depuis 1967, interdiction de la chasse à l'appeau, dont l'efficacité était une menace pour l'espèce.

Classement en réserve de près de 17 % de l'aire de présence de l'espèce.

Selon les départements, les mesures suivantes peuvent être prises sur l'initiative des préfets :

  • limitation de la période et/ou des jours de chasse ;
  • déclaration obligatoire sur un carnet de prélèvement ;
  • prélèvement maximum autorisé ;
  • instauration d'un plan de chasse (mis en place dans le Jura en 1994, dans l'Ain en 1995 et dans les Hautes-Alpes en 2001).

La chasse est autorisée sur 6 des 21 départements de présence de l'espèce.

Elle peut être autorisée du 3ème dimanche de septembre au 11 novembre (art. R224.5 du Code rural) mais

la réglementation diffère selon les départements.

La commercialisation est interdite (arrêté ministériel du 20/12/83).

La chasse ferme en temps de neige (sauf si espèce soumise au plan de chasse + arrêté modificatif départemental).

État des populations et menaces potentielles

Les effectifs de gélinotte en France sont estimés actuellement à environ 10.000 adultes. Sur 3 sites recensés en France depuis 1987, le nombre de coqs contactés au printemps est stable sur un site des Alpes et en diminution sur deux sites, un dans les Alpes et un dans le Jura.

Entre 1964 et 1990, la gélinotte des bois a disparu de 40 % de son aire de répartition en France. La régression a été la plus forte dans les plaines du Nord-Est, où l'espèce a complètement disparu des départements de la Haute-Marne et de la Saône-et-Loire. L'aire de répartition géographique a également diminué de manière significative dans les collines des Vosges du Nord, le premier plateau du Jura et du Doubs. L'aire de répartition est demeurée plus ou moins stable dans les Alpes avec même une légère progression dans les Alpes du sud. Depuis 1990, la gélinotte n'apparaît pratiquement plus que dans des habitats de montagne avec 85 % de l'aire de répartition limitée aux Alpes, Jura et Vosges. Entre 1990 et 2000, l'aire de répartition a diminué d'environ 10 % avec toujours les populations du Nord-Est de la France et du Jura qui sont les plus affectées. D'autre part, il semble qu'il y ait poursuite de la colonisation au niveau des Alpes du sud. Quelques oiseaux ou indices de présence de l'espèce sont aussi signalés dans les Pyrénées et dans le Massif Central.

  • Statut de conservation
  • Menaces
  • La chasse
  • La pathologie
  • La prédation
  • Les conditions météorologiques
  • L'exploitation forestière
  • Le dérangement
  • Le pâturage

Statut de conservation

IUCN : « lower risk » « least concern ». En d'autres termes, pas de danger immédiat de disparition.

Menaces

Les conditions météorologiques : les seules données françaises traitant de l'influence des facteurs météorologiques sur les gélinottes concernent la population du massif du Risoux (Haut-Jura). Sur ce massif, la réussite de la reproduction semble dépendre indirectement de la chronologie des conditions hivernales (un enneigement régulier et important permettant aux oiseaux de faire des igloos pour se protéger contre les rigueurs climatiques et les prédateurs) et printanières, mai-juin étant la période principale des éclosions et de l'élevage des poussins. Toutefois ces facteurs météorologiques semblent ne jouer qu'un rôle secondaire dans la fluctuation annuelle des effectifs par rapport au rôle prépondérant des mécanismes régulateurs dépendants de la densité (émigration, immigration, taux de survie).

L'exploitation forestière : la sylviculture, en influençant à la fois la structure des peuplements forestiers et leur composition botanique, constitue le facteur principal limitant le devenir des populations de gélinotte en France et dans le reste de l'Europe. Les pratiques défavorables sont principalement :

  • en plaine, le vieillissement ou la conversion des taillis feuillus,
  • en montagne, l'intensification des pratiques forestières : monoculture de conifères, réalisation de coupes à blanc sur des superficies supérieures à 10 hectares et de travaux de nettoyage intensifs en forêts qui éliminent les arbrisseaux servant de nourriture à la gélinotte. Toutes ces actions peuvent mener à la fragmentation des habitats, augmentant de ce fait, la probabilité d'extinction des petites populations isolées.

Le dérangement : une étude de la répartition des gélinottes par rapport aux routes et pistes forestières dans le Haut-Jura français met en évidence l'indifférence des oiseaux à l'égard des nuisances provoquées par ces infrastructures, tant en hiver qu'en été, contrairement au grand tétras (Tetrao urogallus). Un éloignement des routes est noté seulement durant la période de chasse. D'après ces résultats, la gélinotte semblerait peu sensible au dérangement. En Allemagne, plusieurs auteurs font aussi état du comportement peu farouche de la gélinotte, ce qui amènent à conclure que le dérangement ne constitue pas un facteur limitant pour l'espèce.

Le pâturage : les gélinottes peuvent vivre dans des forêts modérément parcourues par le bétail.

La chasse

Le prélèvement national déclaré connu, réalisé au cours la saison de chasse de l'automne 2000 est de l'ordre d'une cinquantaine d'oiseaux, répartis sur 4 départements (Haute-Savoie, Savoie, Isère et Hautes-Alpes). Ce prélèvement semble faible et ne peut pas mettre en péril la viabilité des populations. Dans le Jura et l'Ain, le plan de chasse fixé à zéro, devrait être maintenu jusqu'à ce que les populations augmentent nettement à la faveur d'une amélioration des habitats et d'une série d'années de bonne reproduction. Mais même dans ces départements, les populations à basse densité se trouvant en dessous de l'altitude de 900 m devraient être protégées. Dans les Hautes-Alpes, un plan de chasse a été mis en place depuis l'automne 2001. Ce type de mesure devrait être adopté dans tous les départements où l'espèce est chassée.

Excepté les 6 départements ouverts pour la chasse (Haute-Savoie, Savoie, Isère, Hautes-Alpes, Jura et Ain), l'interdiction courante de la chasse devrait être maintenue dans tous les autres départements en raison de faibles densités et de populations isolées.

La pathologie

Au cours des printemps 2001 et 2002, 47 prélèvements de crottes fraîches de gélinotte provenant du site d'étude d'Auzet (04), ont fait l'objet d'une analyse coproscopique. Compte tenu de la très faible prévalence parasitaire relevée en 2 ans, il apparaît peu vraisemblable que les parasitoses à cycle direct (coccidiose, nématodoses) puissent jouer un rôle dans la dynamique de cette population de gélinotte. Un cas de mortalité par colibacillose d'un mâle équipé d'un émetteur est connu. Des cas de gélinottes des bois trouvées mortes, fortement amaigries et parasitées sont parfois rapportés, mais on ignore encore tout de l'importance de cette cause de mortalité.

La prédation

Sur 22 cas de mortalité observés sur des oiseaux équipés d'émetteurs, 56 % des cas de prédation chez les mâles sont dus à l'autour (Accipiter gentilis), 50 % chez les femelles. Le renard (Vulpes vulpes) et la martre (Martes martes) sont responsables de 37 % des cas de mortalités chez les mâles et 50 % chez les femelles. La prédation sur les femelles est principalement enregistrée entre le mois de mai et le mois de juillet donc pendant la période de reproduction. La prédation sur les mâles intervient essentiellement entre octobre et avril, durant la période hivernale. Malgré cette prédation, les taux de survie de l'espèce calculés sur le site d'étude d'Auzet (voir paragraphe reproduction et survie) apparaissent assez élevés.

Les conditions météorologiques

Les seules données françaises traitant de l'influence des facteurs météorologiques sur les gélinottes concernent la population du massif du Risoux (Haut-Jura). Sur ce massif, la réussite de la reproduction semble dépendre indirectement de la chronologie des conditions hivernales (un enneigement régulier et important permettant aux oiseaux de faire des igloos pour se protéger contre les rigueurs climatiques et les prédateurs) et printanières, mai-juin étant la période principale des éclosions et de l'élevage des poussins. Toutefois ces facteurs météorologiques semblent ne jouer qu'un rôle secondaire dans la fluctuation annuelle des effectifs par rapport au rôle prépondérant des mécanismes régulateurs dépendants de la densité (émigration, immigration, taux de survie).

L'exploitation forestière

La sylviculture, en influençant à la fois la structure des peuplements forestiers et leur composition botanique, constitue le facteur principal limitant le devenir des populations de gélinotte en France et dans le reste de l'Europe. Les pratiques défavorables sont principalement :

  • en plaine, le vieillissement ou la conversion des taillis feuillus,
  • en montagne, l'intensification des pratiques forestières : monoculture de conifères, réalisation de coupes à blanc sur des superficies supérieures à 10 hectares et de travaux de nettoyage intensifs en forêts qui éliminent les arbrisseaux servant de nourriture à la gélinotte. Toutes ces actions peuvent mener à la fragmentation des habitats, augmentant de ce fait, la probabilité d'extinction des petites populations isolées.

 

 Habitat défavorable de la gélinotte des bois Habitat défavorable de la gélinotte des bois
Exemple d'habitat défavorable,
futaie régulière de hêtre, disparition du sous-étage.
(Ph. : R. Huboux)

Exemple d'habitat défavorable, plantation serrée de pin.

Le dérangement

Une étude de la répartition des gélinottes par rapport aux routes et pistes forestières dans le Haut-Jura français met en évidence l'indifférence des oiseaux à l'égard des nuisances provoquées par ces infrastructures, tant en hiver qu'en été, contrairement au grand tétras (Tetrao urogallus). Un éloignement des routes est noté seulement durant la période de chasse. D'après ces résultats, la gélinotte semblerait peu sensible au dérangement. En Allemagne, plusieurs auteurs font aussi état du comportement peu farouche de la gélinotte, ce qui amènent à conclure que le dérangement ne constitue pas un facteur limitant pour l'espèce.

Le pâturage

Les gélinottes peuvent vivre dans des forêts modérément parcourues par le bétail.

Propositions de gestion

  • Propositions relatives à la gestion de l'habitat
  • Propositions relatives au pâturage
  • Propositions relatives à la chasse
  • Exemples de sites avec gestion
  • Evaluation des impacts économiques des mesures de gestion prises en faveur de l'espèce

Propositions relatives à la gestion de l'habitat

L'essentiel des mesures à préconiser visent à une adaptation des pratiques sylvicole avec pour objectifs à la fois de conserver les ressources alimentaires (à savoir des essences non commerciales) et un degré de fermeture suffisant du sous-étage arbustif. L'application de ces mesures doit être envisagée sur une surface couvrant au minium quelques dizaines d'hectares, correspondant au domaine vital annuel d'un couple.

Les principales mesures générales applicables dans les biotopes fréquentés par l'espèce sont les suivantes :

  • favoriser le développement ou conserver les essences arbustives servant à l'alimentation de l'oiseau, en priorité : le noisetier, l'aubépine, le sorbier des oiseleurs, l'alisier, les saules, les bouleaux, les aulnes et d'une façon général tous les arbrisseaux à baies ou à fruits en interdisant les travaux de débroussaillements systématiques du sous-étage dans les jeunes peuplements.
  • préférer la régénération naturelle à la plantation.
  • conserver, en l'état à la fois les clairières de quelques ares qui résultent d'une mauvaise régénération et les milieux marginaux sans valeur économique mais souvent favorables comme les bordures de ruisseaux pour, par exemple, laisser repousser le saule ou l'aulne ou favoriser le développement de la strate herbacée et des « morts-bois ».
  • en région montagneuse, favoriser le développement de la strate inférieure à 5 m et notamment la régénération résineuse qui joue le rôle fondamental d'abri.
  • éviter les gros travaux, coupes, exploitations durant la saison de reproduction (avril à fin juillet).
  • dans les plantations ou les futaies résineuses :
    1. maintenir des clairières ou des aires non reboisées à concurrence de 10 à 20 % de la surface,
    2. conserver de petits blocs denses de conifères servant de refuge (quelques ares),
    3. favoriser l'irrégularité et le mélange des essences en maintenant au moins 10 à 20 % d'espèces feuillues,
    4. éviter de créer de grandes plantations régulières de conifères sous lesquels n'existent pas de sous-étage de végétation, planter moins de 2000 plants/hectare.

 

 Habitat favorable de la gélinotte des bois
Habitat favorable, mélange de pins sylvestre et de différents arbustes.
(Ph. : P. Leonard)

 Lorsque que de telles plantations existent, il faut tendre à les amener à la futaie irrégulière, en réalisant des coupes claires de moins d'un hectare permettant une régénération naturelle notamment de feuillus. Ne pas reboiser systématiquement les vides.
  • dans les peuplements traités en futaie régulière : favoriser la régénération naturelle par une récolte sélective des arbres murs, individuellement ou par petits groupes, afin de créer ou de maintenir une structure de forêts diversifiée incluant la présence de petites ouvertures herbacées.
  • dans les cas de futaie jardinée envahie par un taillis vieilli de hêtre :
    1. pratiquer de fortes coupes dans le hêtre, même dans les faibles diamètres afin de remettre le sous-étage en lumière,
    2. préférer une exploitation par petits bouquets au mélange pied par pied, de façon à obtenir une structure horizontale de type mosaïque avec de tâches de régénérations suffisamment grandes (au moins 5 à 10 ares) pour permettre le développement des essences colonisatrices indispensables à l'alimentation, 
    3. éviter les opérations de dégagements systématiques en procédant par plages de 5 à 30 ares afin là aussi de préserver une mosaïque de fourrés feuillus.
  • dans les taillis de feuillus : favoriser autant que possible, l'exploitation sous forme de petites coupes sur des surfaces tournantes de 1 à 10 ha, afin de créer une mosaïque de classes d'âges, avec un âge maximum de 20 à 25 ans pour une parcelle donnée.

Propositions relatives au pâturage

Maintenir le pâturage extensif en forêt s'il est pratiqué à partir de la fin juillet, de façon à préserver les ouvertures herbacées.

Lorsque des travaux de girobroyage sont programmés dans un but d'ouverture du milieu (remise en état d'anciens prés de fauches, réouverture d'anciennes clairières) avec pour objectif une augmentation de la surface enherbée à des fins pastorales, il est nécessaire de veiller à la conservation des feuillus consommés par la gélinotte, des branches basses au pied des vieux pins ou des vieux sapins en incluant une tâche de végétation (framboisier, etc.) et de veiller à aboutir à la réalisation d'une sorte de maillage favorable à l'espèce. Ces travaux sont à réaliser à l'automne.

Propositions relatives à la chasse

Il est préconisé de mettre en oeuvre des plans de chasse annuels.

 

Exemples de sites avec gestion

  • Les Ardennes : dans le département des Ardennes, l'Office national des forêts a commencé à mettre en pratique sur deux secteurs, la forêt domaniale du Francbois Bryas et le marais d'Hargnies, des travaux d'amélioration du milieu pour la gélinotte (création de micro-clairières, mise en lumière de la myrtille, régénération du noisetier), dans des forêts de hêtres et de conifères. Les agents sur le terrain commencent à mettre en œuvre des recommandations générales favorisant la conservation des essences ligneuses et arbustives spontanées servant de nourriture à l'espèce, la pérennisation du taillis simple, la limitation de la surface des coupes forestières de transformation (coupes rases) à 3 hectares maximum et la création ou l'utilisation de trouées (trouées de chablis, places d'abattage…) pour planter quelques résineux en futaie feuillue et quelques feuillus en futaie résineuse.
  • Le Haut-Jura : le document « Orientations de gestion sylvicole tenant compte des milieux à tétraonidés » du Parc naturel du Haut Jura présente précisément les mesures définies pour 11 situations les plus régulièrement rencontrés sur le terrain. Ce document constitue notamment, un guide technique pour la réalisation de travaux sylvicoles compatibles avec le maintien de l'habitat de la gélinotte.

Réalisés en concertation avec les professionnels de la forêt avec pour objectif de ne pas pénaliser le revenu forestier, les travaux décrits ne sont pas plus onéreux que ceux menés habituellement. Ils demandent cependant plus de technicités et nécessitent donc une formation complémentaire des agents et des ouvriers forestiers. Ils n'entraînent pas de perte d'avenir et sont favorables à la forêt comme aux tétraonidés (grand tétras et gélinotte).

Les Préalpes de Digne (site d'étude d'Auzet) : A l'automne 1996, quatre parcelles d'une superficie chacune d'environ 10 ares, ont fait l'objet d'une exploitation affouagère du hêtre, toutes les autres espèces présentes, notamment le sorbier, le noisetier, le sapin pectiné, les autres feuillus comme bouleau, érable, aulne ou saule étant conservées. Ces ouvertures ont pour objectifs à la fois de créer des clairières pouvant devenir favorables au développement ou à l'installation d'essences recherchées par la gélinotte, mais aussi de suivre sur ce secteur des Alpes du sud, l'évolution et la colonisation de ces trouées par le reboisement naturel.

Dans le cadre de la réhabilitation d'anciens prés de fauche, des travaux ont été réalisés en septembre-octobre 2000 par la D.D.A.F et par l'O.N.F, sur une surface d'environ 40 ha. Ces travaux ont consisté principalement à la coupe de pins (âgés d'une quarantaine d'années). Une coupe rase a été réalisée ponctuellement sur quelques zones. Il a été préconisé de conserver un pré-bois clair de pins et de maintenir les gros fruitiers (pommier, aubépine, alisier, sorbier) ainsi qu'une bande de bois (20 m de large) afin d'assurer la connexion entre deux massifs. Des travaux de girobroyage visant à rouvrir d'anciennes clairières ont aussi été réalisés. L'accent a été mis sur l'élimination de l'épicéa, la conservation des espèces feuillues (aubépine, sorbier, saule), la conservation au pied des vieux pins ou des vieux sapins des branches basses et d'une tâche de végétation (framboisiers, etc.…) et la réalisation d'une sorte de maillage, favorable à la gélinotte.

Evaluation des impacts économiques des mesures de gestion prises en faveur de l'espèce

Dans l'état actuel de la plupart des forêts de montagne françaises, la mise en place et l'adoption de mesures et de recommandations concernant la gestion, la conservation ou l'amélioration des milieux à gélinotte passent principalement par la formation des agents à des techniques de gestion adaptées, plutôt que par une remise en cause radicale de la gestion couramment pratiquée. L'application par la suite des mesures de gestion se traduit en général soit par un coût égal à celui des travaux initialement prévus dans le plan d'aménagement (estimés en moyenne à environ 460 Euros à l'hectare ) ou par une baisse du coût moyen des travaux, car ces mesures induisent en général une diminution de l'intensité des interventions en forêt.

Toutefois, dans le cas de grandes étendues forestières, totalement artificialisées depuis des décennies par le recours massif à la plantation, il est évident qu'une éventuelle politique de restauration de ces habitats pour la gélinotte, implique une remise en cause complète de la gestion conduite jusqu'alors qui est susceptible d'entraîner des surcoûts importants.

Des financements spécifiques (crédits européens ou autres) peuvent ponctuellement réduire le coût des mesures mises en place, notamment pour financer la formation continue des personnels forestiers.

Axes de recherche à développer

Les axes majeurs de travaux pour les années à venir concernant la gélinotte, seront :

  • de poursuivre l'acquisition de connaissances sur les paramètres démographiques (taux de survie et causes de mortalité, notamment des poules et des jeunes et distances natales de dispersion des jeunes) et utilisation du milieu sur le site d'Auzet (Alpes de Haute-Provence). Ces éléments sont indispensables d'une part pour l'élaboration de calcul de plans de prélèvements et d'autre part, pour la définition des tailles des unités de gestion favorables à l'espèce ainsi que pour préciser quels sont les dispositifs paysagers pouvant former des barrières à la dispersion. Ces différents points seront abordés par la capture et le suivi par radio-pistage d'oiseaux.
  • d'évaluer, sur divers sites expérimentaux des Alpes du sud, l'intérêt des pratiques sylvicoles et pastorales préconisées à Auzet sur les populations de gélinotte. Ces expérimentations impliqueront la formation d'agents forestiers aux travaux sylvicoles favorables à l'espèce ainsi que la mise en place de méthodes légères de suivi des populations.
  • de mettre en place un suivi de l'évolution de l'aire de répartition de la gelinotte à l'échelle régionale sur les départements des Alpes de Haute-Provence, des Alpes-Maritimes, du Vaucluse et du Var. Pour cela une formation des agents de terrain aux méthodes de suivis des populations sera assurée de façon à constituer un réseau d'observateurs compétents.
  • de poursuivre et de développer les suivis de populations dans les différents massifs de l'aire de répartition de l'espèce.
  • d'évaluer l'efficacité des recommandations sylvicoles mises en application dans le Haut-Jura et dans les Ardennes.

 

Bibliographie

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Enquête nationale sur les tableaux de chasse à tir saison 1998-1999 : le petit gibier de montagne. Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage.
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Statut, évolution et facteurs limitant les populations de gelinotte des bois (Bonasa bonasia) en France : synthèse bibliographique.
Gibier Faune Sauvage Game Wildl., Vol. 11 (Hors Ser.Tome I) : 5-40.

LECLERCQ B. 1985.
Influence des routes et voies de pénétrations humaines sur les comportements de grands tétras et de gelinottes dans le Haut-Jura français.
In : Routes et Faune Sauvage. Actes du colloque Strasbourg, Conseil de l'Europe 5-7 juin 1985, Paris : SETRA 1987 : 197-203.

LECLERCQ B. 1988.
Premières données sur la comparaison de la dynamique des populations de grand-tétras (Tetrao urogallus) et de gélinotte des bois (Bonasa bonasia) d'un même massif forestier du Haut-Jura.
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Quelques recommandations pratiques en faveur de la gelinotte dans le département des Ardennes.
Bull. Mensuel Office National de la Chasse, 183 : 8-14.

LEONARD P. 2000.
Le tétras lyre dans les Ardennes françaises, une espèce au bord de l'extinction ?
European Conference on Black Grouse, LIEGE, Belgique. Poster traitant la restauration du milieu du tétras lyre et de la gelinotte des bois.

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Natal dispersal of hazel grouse in France.
9th International Grouse Symposium ; Pékin, Chine. Poster traitant du déplacements des gélinottes juvéniles.

MAGNANI Y., CRUVEILLE M.H., CHAYRON L. & COLLARD P. 1990.
Entre Léman et Méditerranée : tétras, bartavelle, lièvre variable, et marmotte. Statut territorial and évolution.
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Auteurs : P. Léonard, L. Ellison.

L'article et les illustrations sont de l'ONCFS. La version originale de cette fiche de l'ONCFS est publiée sur internet ici...

Publication 2004.