Législations des pays d'Europe - Pays-Bas

Publié dans La chasse

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PAYS-BAS



La loi du 3 novembre 1954 sur la chasse, qui s'applique actuellement, devrait être abrogée prochainement, pour être remplacée par la loi du 25 mai 1998 sur la flore et la faune. Cette dernière n'est pas encore entrée en vigueur, faute des règlements d'application nécessaires. Les autorités néerlandaises estiment que la loi de 1998 devrait se substituer à celle de 1954 au début de l'année 2001.

La loi de 1998 pose le principe de l'interdiction de tuer tous les animaux sauvages présents dans le pays, la chasse constituant une dérogation à cette interdiction générale.

1) Les territoires de chasse

a) Le droit de chasse et le droit de propriété

Le droit de chasse appartient au propriétaire du terrain. Cependant, le droit de propriété n'entraîne pas automatiquement le droit de chasser, car la loi sur la chasse prévoit qu'un règlement fixe la taille minimale des terrains de chasse : ces derniers doivent avoir une superficie minimale de 40 hectares et une largeur minimale de 300 mètres.

En cas de location des terres, le droit de chasse revient au locataire, à moins que le bailleur ne se le soit réservé. Le droit de chasse peut également être loué par contrat à un chasseur ou à une association de chasseurs.

Le titulaire du droit de chasse qui ne souhaite pas l'exercer a l'obligation de faire le nécessaire pour maintenir le gibier présent sur son terrain à un niveau " raisonnable ". Dans l'hypothèse contraire, il doit tout faire pour prévenir les dégâts causés au voisinage par le gibier présent chez lui. Pour cela, il peut se faire conseiller par une commission ad hoc, puisque la loi de 1954 a institué sur tout le territoire du Royaume des " commissions pour les dommages provoqués par le gibier ". En revanche, le propriétaire qui, renonçant à exercer son droit de chasse, favorise la prolifération du gibier sur son terrain sans faire le nécessaire pour prévenir les dégâts peut être amené à indemniser les victimes. Ces litiges sont en principe réglés par les commissions locales ad hoc. Ils sont soumis aux tribunaux civils seulement lorsque la procédure administrative échoue. Lorsque la loi sur la flore et la faune entrera en vigueur, ces commissions seront remplacées par le Fonds pour la faune, qui doit être institué.

b) Les différentes catégories de terrains de chasse

Il n'existe qu'une catégorie de terrains de chasse : les terrains privés, car il n'y a ni terrains où la chasse puisse être exercé librement, ni terrains où elle puisse être exploitée de façon commerciale.

Depuis quelques années, les chasseurs se regroupent de plus en plus fréquemment en " unités de gestion du gibier ". Il s'agit d'associations de titulaires du droit de chasse, qui regroupent leurs propriétés afin de constituer des domaines de chasse d'environ 5 000 hectares. Chacun de ces domaines fait l'objet d'une gestion programmée, les " unités de gestion ", travaillant en étroite collaboration avec les organisations locales de défense de la nature, la police, les communes... Il existe actuellement environ 400 unités de ce type.

2) Les périodes de chasse

a) Le calendrier de la chasse


La loi de 1954

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La loi de 1998

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Elle prévoit la fermeture de la chasse du 16 février au 15 juillet, sauf pour les lapins, les renards et les chats sauvages, qu'il est possible de chasser toute l'année.

Elle prévoit la fermeture de la chasse du 1er février au 15 août.

Les périodes de chasse sont fixées par décret du ministre compétent, c'est-à-dire du ministre de l'Agriculture. Elles varient avec les espèces (9(*)). En revanche, elles sont valables sur l'ensemble du territoire.

Pour l'année 1999-2000, le calendrier de la chasse s'établit comme suit :

- du 15 octobre au 31 décembre pour le lièvre et la poule faisane ;

- du 15 octobre au 31 janvier pour le faisan ;

- du 15 août au 31 janvier pour le colvert.

Il n'y a pas de calendrier pour la chasse au gros gibier, qui nécessite un permis spécial des autorités provinciales. Les " unités de gestion du gibier " obtiennent en général cette autorisation.

 

Pendant la période de chasse, les autorités provinciales peuvent, compte tenu des circonstances atmosphériques, prendre la décision d'interdire temporairement la chasse dans toute la province ou dans une partie.

Par ailleurs, il est interdit de chasser le 1er janvier, les lundis de Pâques et de Pentecôte, le jour de Noël et le lendemain, ainsi que le jour de l'Ascension.

Il est également interdit de chasser lorsque le sol est recouvert de neige.

b) Les jours de la semaine où la chasse est interdite

La chasse est interdite le dimanche.

c) Les horaires de chasse



La loi de 1954

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La loi de 1998

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Il est interdit de chasser avant le lever du soleil et après son coucher.

Cependant, la chasse au gibier d'eau peut être autorisée entre une heure avant le lever du soleil et une heure après le coucher du soleil dans la période qui s'écoule entre l'ouverture de la chasse et le 1er septembre. Elle peut également l'être entre une demi-heure avant le lever du soleil et une demi-heure après le coucher du soleil entre le 1er septembre et la fermeture de la chasse.

La même règle s'applique au gros gibier, sauf pour les battues.

Il est interdit de chasser avant le lever du soleil et après son coucher.

3) Le permis de chasser

Même si leur formulation diffère, les dispositions relatives au permis de chasser contenues dans les lois de 1954 et 1998 sont presque identiques.

Il est interdit de chasser si l'on ne possède pas un permis, qui est valable dans tout le pays. Cette interdiction ne s'applique toutefois pas aux mineurs de plus de seize ans, qui peuvent chasser sans permis dans la mesure où ils sont accompagnés d'un adulte détenteur du permis et ont l'autorisation de leurs parents.

a) L'octroi du permis de chasser

La délivrance du permis de chasser suppose non seulement que le demandeur obtienne le diplôme de chasseur, mais aussi qu'il remplisse d'autres conditions.

L'examen

Le diplôme de chasseur, dont la détention est obligatoire depuis 1978, est délivré aux personnes d'au moins seize ans qui ont réussi l'examen correspondant. Celui-ci comprend une partie théorique (connaissance du gibier, principales dispositions législatives le concernant, connaissance des armes...) et une partie pratique permettant de tester l'aptitude du candidat à manier les armes et son habileté à tirer. La préparation de l'examen dure environ un an. Elle est assurée par la Fondation pour la formation des chasseurs. Environ la moitié des candidats réussissent l'examen dès la première fois.

Les autres conditions

Pour obtenir le permis de chasser, il faut être majeur.

Les chasseurs ont l'obligation d'être assurés pour les dégâts qu'ils peuvent causer à eux-mêmes ou à autrui. Un texte réglementaire fixe le montant pour lequel ils doivent être assurés. Il est actuellement de 2 millions de florins (soit environ 6 millions de francs).

Pour pouvoir chasser, il faut également prouver que l'on dispose d'un droit de chasse sur un terrain donné. Le permis de chasser est lié à ce terrain, et il est impossible de chasser sur un autre terrain.

Le permis de chasser peut être refusé aux personnes qui paraissent susceptibles de faire un mauvais usage de leur fusil de chasse.

Le titulaire d'un permis de chasser n'a pas besoin d'un permis de port d'armes, car il obtient automatiquement le droit d'acheter des fusils de chasse (dans la limite de six), ainsi que celui de les utiliser.

b) Le renouvellement du permis de chasser

Le permis de chasser est valable du 1er avril au 31 mars de l'année suivante. Il doit être renouvelé chaque année, ce qui suppose le paiement d'un droit (175 florins en 1998, soit environ 550 francs), dont la plus grande partie sert à financer le Fonds pour la chasse, qui rembourse les dégâts faits aux cultures par le gibier et par les autres animaux sauvages lorsque le détenteur du droit de chasse ne peut pas être tenu pour responsable. Quand la loi sur la flore et la faune entrera en vigueur, le Fonds pour la chasse sera remplacé par le Fonds pour la faune.

Le renouvellement du permis de chasser, qui suppose que le demandeur continue à remplir les conditions exigées pour la première délivrance, se fait sur présentation du diplôme, de la police d'assurance et du document attestant un droit de chasse. L'examen n'a pas à être repassé régulièrement.

c) Le retrait du permis de chasser

Le permis de chasser est automatiquement retiré si les conditions qui ont justifié son octroi ont disparu (absence d'assurance par exemple). De plus, il peut être retiré si le chasseur est soupçonné d'en faire mauvais usage ou s'il a fait preuve de négligence dans les obligations qui lui incombent.

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